Une baguette scandant quelques cordes, tendues sur un manche en bois noblement travaillé, terminé par une sorte de cuiller posée contre la bouche… et la magie opère : les harmoniques sont libérées, proposant un champ sonore aux variations infinies, emportant l’auditoire dans un voyage hors du temps et de l’espace… Oui, il est bien hors du temps, le « cosmicbow », cet instrument inspiré par l’arc en bouche pygmée, et créé par Christopher Vila Monastério, domicilié dans le Tarn, qui a honoré de son art et de sa présence la salle Hildegarde à Pruzilly le 10 janvier dernier. Claudine Gérez et Irek Sztach mêlaient leurs voix à ses improvisations, ainsi que d’autres sonorités d’instruments intuitifs tels que le tubalophone, le bol tibétain, la flûte native, les carillons, ou encore la tampura. Et la danse de Claudine prolongeait dans le mouvement et le corps ces sonorités venues du fond des âges et ces rythmes semblables à la montée de sève. Christopher nous a fait le très beau cadeau de nous apporter également ses poèmes, écrits à partir de ses visions intérieures d’un nouveau monde bâti dans l’amour qui est en train de naître au milieu des secousses que nous traversons. Ces écrits poétiques et visionnaires, interprétés par Claudine, ont servi de trame au déroulement du spectacle. Le public a participé avec beaucoup d’intensité et d’implication au moment choisi pour énergétiser et structurer de l’eau par une intention d’amour. Cela a donné naissance à une improvisation collective très belle et qui semblait ne jamais s’arrêter, tant les voix s’harmonisaient avec bonheur et facilité, dégageant une force de joie dont nous avons tous bénéficié. Un moment inoubliable tant pour les artistes que pour le public.